Chapitre 1: La Révélation du Vent
Dans le village excentrique de Zéphyrine, où le ciel jouait avec les couleurs pour offrir chaque jour des teintes inattendues, vivait un garçon nommé Lyam. Pourquoi les nuages décidaient-ils aujourd'hui de se déguiser en licornes cabriolantes ? Personne ne le savait, mais Lyam adorait ça. D’un naturel audacieux et doté d'une imagination débordante, il passait ses journées à inventer des histoires farfelues et des aventures fantastiques.
Un après-midi, alors qu'il fouillait dans le grenier poussiéreux de la maison familiale, il tomba sur un vieux grimoire que son grand-père, explorateur téméraire, avait laissé derrière lui. Frémissant d'excitation, Lyam souffla sur la couverture pour en retirer les toiles de poussière, révélant un titre embué : "Les Portails Oubliés".
En feuilletant avec délicatesse, il tomba sur une carte mystérieuse, tapie entre deux pages jaunies par le temps. Elle indiquait prétendument l'emplacement d’un portail oublié menant à des mondes extraordinaires et inexplicables. "Des mondes où les rochers dansent et les rivières chantent", avait-il lu à haute voix, les yeux pétillant d'impatience et de curiosité.
"Oh Lyam, tu vas encore te fourrer dans les ennuis avec ce livre !" ronronna une voix familière. Perceval, un pigeon voyageur doué de parole qui prétendait avoir été un célèbre explorateur dans sa précédente vie (et qui avait apparemment découvert que de nouvelles vies impliquaient de nouvelles plumes, pas moins aristocratiques pour autant), volettait dans la pièce.
"Des ennuis ? Mais non ! Juste quelques licornes et dragons en route, Perceval !" répliqua Lyam avec un clin d'œil, un sourire espiègle sur le visage.
En chemin pour explorer le site mystique, ils furent rejoints par Lila, une farfadine espiègle aux cheveux de lierre, dont le passe-temps favori était de transformer les fleurs en bulles de savon éclatantes. Volubile et toujours d’une humeur charmante, Lila illuminait la journée de Lyam avec sa présence lumineuse.
"Allez, on va rencontrer Éole, ce vent joueur et coquin", lança Lila en sautillant d'excitation, transformant les marguerites sur leur passage en volées de bulles scintillantes.
D’aucuns connaissaient Éole comme une entité aussi capricieuse qu’indispensable. Doté d'un tempérament fantasque, il était le vent qui pouvait vous souffler jusqu'à la lune pour ses blagues, avant de vous poser délicatement sur Terre en riant aux éclats.
Arrivés sur la colline des Brumes, où Éole résidait souvent, Lyam leva les bras et fit signe au vent : "Oh, Grand Éole, noble souffle des plaines et des montagnes, nous avons besoin de ton aide pour trouver un portail oublié."
Il y eut un silence, puis une bourrasque joyeuse répondit avec douceur. "Ah, Lyam, le garçon aux aventures infinies" s'éleva une voix invisible, sembla-t-il depuis nulle part et partout à la fois. "Je me demandais quand tu viendrais me solliciter, toi, ton pigeon à plumes satiriques et cette farfadine bullistique. Quel est ce portail dont tu parles ?"
Lyam expliqua rapidement l’origine de sa quête, exhibant la carte usée pour appuyer ses propos. Éole, par amusement ou par bonté — ou peut-être les deux — promit de les guider vers la mystérieuse Clairière des Nuées, là où selon les légendes locales, le portail aurait été scellé.
Le vent entraîna alors nos joyeux compagnons dans une danse tourbillonnante, écartant les nuages comme s'ils flanaient dans une ballade céleste.
Ainsi débuta la curieuse quête de Lyam et ses amis, chaque pas les rapprochant un peu plus de l’inconnu merveilleux qui les attendait au-delà du Portail Oublié. Si quelques renversements de situation étaient à attendre en route (après tout, Éole n'avait pas son pareil pour les surprises), leur aventure s'annonçait tout à fait grandiose et surtout, inoubliable.