
Chapitre 2 : Le Chemin des Nuages
Avec la carte éthérée révélée par le chant de Mya, le voyage vers les cieux promettait d’être aussi grandiose qu'exigent. S'élançant depuis les rives chatoyantes du lac, la sirène, accompagnée de Cygnus le cygne et Pyros le phénix flamboyant, s’envola vers l’horizon.
Le monde aquatique s'éloignait tandis qu’ils s’élevaient au-dessus des nappes de brume, chacune plus argentée et plus dense que la précédente. Mya sentait le vent chatouiller ses écailles iridescentes et, de temps en temps, fredonnait une mélodie pour maintenir le lien entre eux trois. Mais rapidement, la brume s’était épaissie, provoquant une mosaïque de mensonges visuels échappant à toute logique.
"Regardez, une cime étincelante !" s'exclama Mya, en indiquant devant elle. Cygnus, plissant ses yeux sages, déduisit rapidement que ce n'était qu'une illusion. "Attention, c'est un mirage projeté par les esprits du vent," avertit-il. "Ces créatures aiment jouer des tours." Sa voix grave résonnait comme le battement d'ailes d'une délibération sereine.
Pyros, irrévérencieux face aux illusions, invoqua une flamme turquoise, éclatant comme un sublime feu d’artifice. Il rôda autour des faux éclats, les dissipa avec une acuité flamboyante. "La lumière démasque toujours l'obscurité," déclara-t-il fièrement tout en battant vigoureusement ses ailes, comme frottant un morceau de ciel jusqu’à ce qu’il brille.
Aux côtés de Pyros, Cygnus agissait en stratège, analysant la danse des courants capricieux. Il était à l’écoute de chaque murmure aérien, et d’un coup d’aile magistral, il ajusta leur trajectoire. Sa compréhension silencieuse des courants façonnait leur chemin comme un maestro dirigeant une symphonie aérienne.
Soudain, des sifflements espiègles emplirent l'air — signaux clairs des esprits du vent cherchant à séduire ou à influencer le trio. Mya ferma les yeux, se concentrant sur son cœur et commença à chanter. Sa voix, cristalline et douce, enveloppait les esprits turbulents d’une douceur apaisante. Doucement, les bourrasques se transformèrent en brises harmonieuses, dansant gracieusement autour d’eux.
Après avoir traversé cette tempête impalpable, le groupe se trouva devant une série de portiques célestes qui s'étiraient entre les nuages. Chacun de ces passages ressemblait à une harpe faite de filons d'argent, vibrant sous l'étreinte du vent.
"Nous devons jouer ces harpes célestes," suggéra Cygnus, écoutant les échos qui frémissaient d’une musique encore incomplète.
Mya tendit une main délicate, effleurant les fils d’argent. Une note douce résonna, suivie d’un murmure harmonieux. "Jouons ensemble," proposa-t-elle avec un sourire radieux.
Pyros agita ses ailes autour d’une autre harpe, chaque vibration effleurant une étincelle incandescente qui dansait dans l’air. Cygnus, de son côté, compléta la symphonie avec des brefs battements d’ailes, chaque mouvement dirigé par son intelligence innée.
Comme un crescendo d’étoiles se formant dans l'obscurité, l’harmonie créée ouvrit un passage, perçant les nuages pour offrir la vision époustouflante d'un jardin suspendu, lumineux et vivant. En cheminant vers ce sanctuaire céleste, ils étaient tous trois pris par une joie indicible, l’impression d’avoir traversé leurs propres défis individuels pour arriver à ce moment de grâce commune.
Là-haut, au-delà des arcs-en-ciel et des rêves terrestres, un jardin chantait dans le silence doré du crépuscule naissant. L’ultime symphonie venait à peine de commencer, mêlant leurs essences à celle de cet espace d’émerveillement où se définissaient leurs véritables rêves.